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巴黎地下铁(小说连载之二十一)

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编者按:畅销小说《巴黎地下铁》曾获,该小说的法文版于近日被鲁汶大学列入汉学研究阅读教材。


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Cette nuit-là, obsédé par l’image de Karine, je n’ai pas dormi. Même sans désir charnel j’aurais voulu m’endormir avec elle entre mes bras. Elle n’avait pas essayé de me retenir ; je n’étais pas celui qui pouvait la consoler, pas au niveau psychologique du moins. Elle voulait se libérer de sa douleur et de son oppression à travers son corps, et je n’avais été d’aucune aide. Elle devait être déçue.

J’ai recommencé à chercher du travail. Je passais toutes mes journées dans le métro de Paris, montais et descendais des trains, sortais des stations et y entrais.

Pour moi, le métro était un endroit sûr. Pas de rayons de soleil, seulement des néons ni très clairs ni sombres, des tunnels noirs, des couloirs bruyants, et des mendiants et des artistes errants de toutes catégories. Par rapport à eux, je ne me trouvais pas si pauvre.

J’aimais rencontrer dans les métros des Indiens qui faisaient la manche en donnant un spectacle. J’aimais regarder leurs maquillages spéciaux. Ils avaient des traits de peinture sur le visage, des plumes colorées sur la tête, une peau rugueuse et rouge qui montrait qu’ils avaient beaucoup vécu. La musique de leur flute de Pan qui résonnait dans les tunnels et se diffusait au loin me faisait ressentir tristesse et solitude.


第二十一章


那晚我彻夜未眠。

我满脑子都是凯霖,我毫无生理欲望,可是我想抱着她通宵睡去。她那晚并没有挽留我,看起来我并不能成为安慰她的人,起码精神上不是。她试图用身体来释放痛苦和压抑,可是我没能帮得了她,她一定沮丧万分,我不知道该怎么说。

我重新开始找工作,我每天穿梭于巴黎的地下,在地铁里上上下下,进进出出。

地铁对我来说是一个安全的地方,不见日光,永远是不明不亮的白织灯,漆黑的隧道,嘈杂的走廊,而且有各种乞丐和流浪艺人,相形之下我不觉得自己有多可怜。

我喜欢遇到地铁里卖艺的印第安人。我喜欢看他们奇特的打扮,他们脸上画了几道油彩,头上戴着彩色的羽毛,粗糙而泛红的皮肤饱经沧桑。

他们吹奏的排箫声在幽幽的地下隧道千回百转,幽幽流传,让我觉得格外凄凉。



        À la station Sorbonne, je voyais souvent un Chinois jouer du erhu. En fait, il jouait parfois du violon à deux cordes, parfois de la flute. Quand je lui jetais un regard, il faisait semblant de ne pas me voir. Donc, par la suite, je l’ignorais aussi.

Un aveugle jouait du erhu aussi, souvent assis au bout du tapis roulant de la station Châtelet tout l’après-midi. Il était mince et, apparemment, vraiment handicapé.

Ils étaient loin de chez eux comme moi. Seulement, leur moyen de vivre consistait à jouer la musique de chez eux en territoire d’exil. La mélancolie qu’ils interprétaient me touchait très facilement et suscitait en moi la nostalgie.

Je fréquentais de temps en temps les bars de Belleville. Je regardais les passants aller et venir, j’abordais les Occidentaux ivres. J’ai acheté du tabac et appris à rouler des cigarettes avec eux ; ils m’ont aussi appris toutes sortes d’expressions vulgaires.

Pendant cette période, je suis allé faire des essais dans deux restaurants. Aucun ne m’a pris.

J’ai acheté en gros des briquets pour les vendre dans les bars. J’en mettais un sur chaque table, et après un tour, je les récupérais si personne n’en voulait. Je n’insistais jamais pour que les gens achètent, car j’avais peur de les ennuyer et qu’ils appellent la police. Heureusement, je n’ai jamais été arrêté pour contrôle d’identité dans la rue.

Juste avant que je ne puisse plus payer mon loyer, Karine a appelé Wu Yifan pour lui demander de me faire un message : le restaurant avait rouvert.


10号线的Sorbonne那一站,我经常看到一个中国人在卖艺,他有时拉二胡,有时吹笛子。我向他投去目光的时候,他通常熟视无睹,往后我便假装熟视无睹地从他身边走过去。

拉二胡的还有一个盲人,他瘦瘦的个子,他似乎真是个盲人,他经常在Châtelet扶梯的尽头坐着,一坐就是一个下午。

他们和我一样背井离乡,只是他们谋生的手段就是在他乡的土地上演奏故乡的曲子。他们用乐声不经意间演绎的苍凉 ,往往会亲而易举地打动我,激起我的乡愁。

我偶尔会到美丽城街头的酒吧喝上一杯,看着外面人来人往,和醉醺醺的老外搭话,买了烟草,学着老外用烟纸卷烟抽,从他们嘴里,我学会各种脏话。

这段时间我去两个饭店试过工,都没有要我。

我批发了打火机,去酒吧推销,每个桌子放一个,转一圈下来,没人要我再收走。

我从来不坚持要求别人买我的打火机,因为我害怕惹烦了客人他们喊警察,我害怕看到警察。所幸的是,白天走在路上从来没有警察把我拦下来查证件。

眼看着快没有钱交房租的时候,凯霖打电话给吴一凡,让他带信,叫我去店里上班,说饭店重新开张了。



        Je voulais m’offrir un portable, car recevoir un appel inattendu de Karine serait un plaisir.

C’était la même équipe au restaurant. Pour tous, c’était une réunion après une longue séparation. Tout le monde était donc plus chaleureux.

Je travaillais encore plus dur qu’avant. Parce que je travaillais pour Karine maintenant. Elle était serveuse dans un restaurant français, mais après la mort de son père, elle avait démissionné pour prendre la succession.

J’étais content qu’elle n’ait pas vendu le restaurant ; ainsi je pourrais la voir tous les jours.

La mère de Karine, cette Vietnamienne, est venue plusieurs fois au restaurant. Elle regardait ici et là, parlait un peu avec Karine en français, puis s’en allait. En la voyant j’ai compris qu’elle perdait la tête par périodes seulement, et quand elle était normale, on ne pouvait déceler ce qui n’allait pas chez elle.

Depuis la réouverture, les affaires étaient plutôt tranquilles. Puis, je n’ai plus vu Xiuying qui s’occupait de la comptabilité auparavant ; Karine avait pris la relève.

Plus tard j’ai demandé à sœur Wang ce qu’il en était de Xiuying. Elle m’a dit en secret que Xiuying avait une liaison avec le patron. Maintenant qu’elle n’avait plus de protecteur, il était normal qu’elle parte.  « Ji Guoqing, tu ne vas pas le dire aux autres ? »

Je l’ai rassurée : « Bien sûr que je ne vais pas le répéter. »


我想自己弄个手机,突然接到凯霖的电话应该是件快乐的事情。

饭店里还是原班人马。大家都有种久别重逢的感觉,见了面打招呼起来都热情许多。

我干起活来比原来更加卖力。

因为我现在给凯霖打工。

凯霖原来在一个法国餐馆做服务员,他爸爸出事之后,她顺理成章地成了继承人,辞掉了原先的工作,做起了老板娘。

我庆幸她没有卖掉饭店,这样我可以天天见到她。

凯霖的妈妈,那个越南女人,来了饭店几次,东看看西看看,和凯霖嘀咕几句法语就走了。我看在眼里,心里明白起来,其实她是间歇性的精神病,不犯病的时候看不出来有什么不正常。

饭店开张之后,生意稍微有些冷清,几天之后我再也没有看到收账的秀英,凯霖自己管账。

这事情后来我问王姐,她悄悄告诉我,秀英当年和老板有一腿,现在老板死了,靠山没有了,她走人也是很正常的事情。王姐说这些的时候神色极不自然,她对我说:

纪国庆,你不会和别人讲的哦?

我摇摇头,很肯定的表情告诉她:当然不讲。



        « Alors ça va. Garde ça dans ta tête, fais comme si tu ne savais rien », insistait-elle.

J’ai ainsi compris pourquoi Karine allait travailler dans d’autres restaurants, et pourquoi sa mère criait « Salope », le jour de sa crise. Je me suis rappelé la scène où Xiuying fumait dans la cuisine. Derrière le calme apparent, il y avait en réalité des choses cachées. Je n’ai jamais mentionné cette affaire devant Karine ; j’essayais de l’oublier. J’allais au travail et je quittais comme les autres employés. Seulement, quand j’en avais l’occasion, je regardais quelques secondes quelle direction prenait Karine.

Quand je m’ennuyais, je lisais des romans de cape et d’épée empruntés de mon collègue Zhigang. Il m’a dit un jour que sa copine restée en Chine allait bientôt se marier, mais pas avec lui. Une relation amoureuse qui avait duré quatre ans à l’université se terminait ainsi.

Mes paroles de consolation étaient tout simples : « Petit frère, c’est normal ! Quand tu finiras ton doctorat ici, tu seras un haigui. Tu n’as pas besoin de t’inquiéter pour trouver des femmes ! »


那我就放心了,记住哦,你就当不知道。王姐又重复了一遍。

我明白了为什么凯霖要跑到别的饭店做工,也明白了为什么凯霖的妈妈犯病的时候嘴里会骂贱人。

我想起那次秀英到厨房抽烟的场景。

在一切平静的背后,原来有着这样的事情。

我从没有在凯霖面前提到这件事情,我尽量让自己平静下来。我和其他工人一样上班下班,只是有机会的时候,我会对着凯霖的背影消失的地方盯上几秒钟。

我无聊的时候,就看看从同事志刚那里借来的武侠小说。这小子有天告诉我,她国内的女朋友要结婚了,大学四年谈得好好的恋爱就这么完了。

我安慰他的话很简单:

小兄弟,正常!等你读完这里的博士,你就是海龟啦,海龟了还怕没有女人么?



       

        Il était content d’entendre ces propos et parlait beaucoup avec moi. En fait, plusieurs étudiants qui arrivent en France ne sont pas issus d’une famille riche. Ils sont comme Zhigang, et travaillent dans un restaurant tout en poursuivant leurs études. Zhigang a compris que j’étais venu clandestinement, et m’a demandé des détails. Je n’ai rien dit. Pas pour être mystérieux, seulement parce que je n’avais pas envie de raconter. 

Il m’a invité plusieurs fois à jouer au football. Chaque fois je répondais que j’étais trop âgé pour faire du sport. Il se moquait de moi : « Ji Guoqing, tu es mon cadet d’un an ! »

« Mais mon cœur est vieux », répondais-je avec un sourire.

C’était quelqu’un de bien ; de sa propre initiative, il m’a prêté un manuel de français. Je parcourais souvent ce livre sérieusement, parce que je ne voulais pas passer ma vie dans une cuisine. Au bout d’un moment, les mots que j’avais étudiés, en plus des mots quotidiens que j’avais appris dans les bars, me devenaient familiers.

Quand je m’ennuyais vraiment beaucoup, je téléphonais à mes amis en Chine. Ils m’enviaient de vivre à Paris et me posaient plein de questions. Mais un appel après l’autre, j’avais de moins en moins de choses à raconter, et le nombre de sujets communs entre nous diminuait. Quand je raccrochais, je me demandais si j’avais vraiment changé.


他听了这话很高兴,和我聊了很多事情。原来在这里读书的小孩很多家庭也不富裕,他们像志刚一样,在油腻腻的厨房打着工,一边还要读书。他也知道了我是偷渡来的,问我一些细节,我没有告诉他,不是因为故作神秘,只是不想说。

他叫我几次一起去踢足球,我都说年纪大了不想动了。他就笑话我:

纪国庆你他妈的比我还小一岁就年纪大了,嘿嘿!

我也笑笑说:心态老了,心态老了。

他人不错,还主动借了本法语初级教材给我看。我还真的正儿八经地经常翻翻法语书。因为我总觉得这辈子不能就在这厨房里呆一辈子。时间一长,我学到的单词,加上我先前在酒吧里和人搭讪学来的日常用语,让我对耳朵里听到的法语不那么陌生了。

我实在无聊了就给国内的狐朋狗友打电话,他们听到我在巴黎就羡慕,问我很多问题。但是电话打来打去,想说的东西越来越少,聊到一起去的东西也越来越少,挂上电话我心想,我真的变了么?




        Un mois après la réouverture, Karine a viré A Li qui était paresseux, et je l’ai remplacé pour 200 euros de plus par mois. Je ne l’ai pas dit, mais j’étais très reconnaissant envers Karine.

Enfin un soir, j’ai fait exprès de tarder à la fin de la journée, et quand les autres étaient quasiment tous partis, j’ai dit à Karine : « Merci de prendre soin de moi, Karine. Je peux t’inviter à diner ? »

Karine était en train de fumer derrière le bar, avec un petit verre de vin. Elle a souri légèrement, puis déposé son verre.

« Ne t’en fais pas, Ji Guoqing. C’est parce que tu travailles sérieusement, tout le monde le voit. Tu n’as pas besoin de m’inviter. »

J’ai baissé la tête. Je ne savais pas quoi dire.

En montrant son verre, elle m’a demandé si j’en voulais. J’ai jeté un coup d’œil dans la cuisine. Il ne restait plus que Zhigang qui rangeait la vaisselle. Alors j’ai avalé ma salive et j’ai dit oui. À mon expression elle a éclaté de rire.

Elle aussi travaillait toute la journée. Elle travaillait vite, s’occupait des clients, encaissait les additions et aidait à la cuisine quand il n’y avait pas trop de monde. Depuis qu’elle administrait le restaurant, les affaires étaient nettement plus florissantes.

À ce moment-là, Zhigang est sorti de la cuisine. Il m’a fait un clin d’œil en disant : « À demain, vous deux ! »

« À demain ! » Je lui ai fait signe de la main et lui ai rendu son clin d’œil. J’avais chaud.


一个月后,凯霖炒掉了干活偷懒的阿力,我顶替了他的位置,每个月能够多赚200块钱。我嘴上不说,心里很感激凯霖。

终于有一次,我收工的时候故意拖拖拉拉,等人走的差不多了,我对凯霖说:

凯霖,真谢谢你照顾我,我请你吃饭吧。

凯霖正在吧台里抽烟,一边喝着一小杯红酒。

她浅笑了一下,放下酒杯,说:

不要客气纪国庆。是你自己工作卖力,大家都看得见。请客就不用啦。

我低下头,不知道怎么说。

她指指酒杯,问我要不要喝一杯。

我朝厨房里望了一下,除了志刚还在收拾洗好的餐具,其他人都走了。我咽了下口水,说好吧。

她看到我的神情,噗哧一下笑了起来。

她也忙了一天,她动作很快,招呼客人,收账,空的时候还会走进厨房来打点下手,她接手以后,生意明显地忙了起来。

这时候志刚走了出来,他朝我使了个眼色,说,明天见啦二位!

明天见!我朝他一挥手,配合地也使了个眼色,脸上一阵发烧。




        Nous étions seuls dans le restaurant. Je me suis souvenu de l’autre soir, et j’étais embarrassé. J’ai pris une gorgée, ma vue s’est brouillée. Derrière le bar, Karine était exceptionnellement séduisante. Elle évitait discrètement mon regard. J’ai compris et détourné les yeux. Prenant mon verre, j’ai fait cul sec.

« Bon, merci Karine, je vais rentrer. »

Elle a ouvert de grands yeux et dit en souriant : « Oui, à demain, Ji Guoqing. »

Je commençais à aimer l’entendre prononcer mon nom. J’y repensais en chemin. Après une journée de travail, mes pas étaient lourds, mais de revoir son expression les allégeait. 

Depuis, j’ai souvent fait exprès de trainer après le travail. Je plaçais des choses ici et là, et restais le dernier. Nous avions de plus en plus de sujets à discuter.

Je lui faisais part de la situation à la cuisine : ce qui manquait, ce qui n’allait pas. Quand le chef cuisinier partait faire les courses, je prenais la liste pour vérifier ; s’il manquait quelque chose, je ne le disais pas à lui mais à Karine, le soir. Petit à petit, Karine a pris l’initiative de me montrer les listes et elle me demandait si j’avais des ajouts à faire.

Un jour, j’ai dit à Karine : « De plus en plus de Chinois viennent au restaurant, mais il n’y a pas un grand changement au niveau des mets, qui ne sont pas vraiment chinois pour la plupart. On pourrait enrichir le menu. »


饭店里成了我们两个人,我突然想起那个夜晚,顿时觉得一阵尴尬。

一口红酒喝到嘴里,我的眼睛仿佛迷离起来,吧台里凯霖格外的动人。她有意无意地回避我的目光,我知趣地收起目光,拿起杯子一干而尽,然后说:

好了谢谢你凯霖,我回家啦。

她睁大眼睛,笑着说:好的,明天见,纪国庆。

我开始喜欢听到她喊我的名字,我能够在回家的路上反复回味,我忙碌一天,步子有些沉重,回忆着她和我说话时一笑一颦的神态,我的步子也会轻快起来,一会儿就到家了。

以后我就经常故意拖拖拉拉,这里弄弄那里弄弄,直到最后才走人,时间一长,我们的话就多了起来。

我会告诉她一天下来厨房里的情况,哪里缺点什么,哪里做的不好,有时候大厨开单子采购东西我会接过来看一下,发现哪里漏了什么东西我故意不和大厨讲,等到晚上对凯霖讲。慢慢地,凯霖会主动给我看单子,问我有什么需要补充的没有。

有天我对凯霖说:来这里的中国人越来越多,饭店的菜没什么变化,大多数是不怎么地道的中国菜,可以考虑下上点其他菜啊。




        Karine trouvait que j’avais raison. « C’est vraiment différent d’avoir un vrai cuisinier chinois comme toi chez nous ! Quelles sont tes spécialités ? Nous pouvons ajouter de nouveaux mets, pas trop épicés cependant. »

Sur ma proposition, des nouveautés apparurent au menu. C’étaient des plats de base, faciles pour moi. De plus en plus de clients les commandaient, et les affaires se développaient. Plusieurs Occidentaux aussi connaissaient leurs noms. Je jouais alors un rôle important dans la cuisine, car c’est moi qui les préparais.

À la fin du mois, Karine a distribué les salaires. Quand il n’est resté que nous deux, elle m’a servi un verre de vin et tendu une enveloppe rouge. J’ai refusé, je ne songeais qu’à l’aider, le comprenait-elle ?

Elle insistait : grâce à moi, le restaurant marchait de mieux en mieux et le succès incitait les employés à la vaillance. Comme je ne voulais vraiment pas accepter, elle a proposé avec enthousiasme : « Alors, on fait comme ça : si tu es libre dimanche soir, tu m’invites à diner et au cinéma. Nous allons dépenser ensemble cette prime ! »

Je n’ai pas hésité longtemps ; j’étais très content mais ne le montrais pas. 


凯霖想了想,觉得也对,笑着说:有你这个正宗的中国大厨在就是不一样啊!你擅长哪些菜,我们可以添一些新菜,不过不能口味太重哦。

在我的提议下,菜单上又多了一些新菜,这些菜都是入门级的家常菜肴,对我来说小菜一碟。然而点这些菜的越来越多,饭店的生意越来越好,很多老外慕名前来。我也成了厨房里的重要角色,客人点这些菜的时候,就由我来主勺。

月底的时候,凯霖发完大家的工资,等饭店里就剩我们两个人的时候,给我倒上一杯红酒,并且递给我一个红包,我推却了半天不肯要。

我心里只是想帮着她,不知道她自己明不明白。

她坚持要给我,说多亏了我,饭店现在生意越来越好,大家干活也有劲了。可我就是不肯要。

 “这样吧。你这个礼拜天晚上有空的话,请我吃饭好了,然后请我看电影,我们一起去把这些奖金花掉总好了吧。凯霖调皮地说道。

我想了想,顿时心花怒放,但故意按捺不动地说:哦,那好吧。那我就拿下啦。



        Karine m’a donné 200 euros de plus cette fois-là. Cela me faisait 1 000 euros, soit 10 000 yuans. Pour la première fois de mon existence je touchais autant d’argent. J’étais très heureux. En réalité, j’étais surtout content du rendez-vous avec Karine. 

L’excès de bonheur provoque le malheur, dit-on. C’est bien vrai : deux jours plus tard, je connaissais l’échec. 


凯霖那次额外给了我200欧元。

我这个月赚了1000欧还要出头,换成人民币就是一万块钱了,长这么大第一次赚这么多钱,我好开心,其实钱是一方面,更开心的事情是,我要和凯霖约会了!

乐极生悲,真的是乐极生悲,我两天后一蹶不振。






作者简介姚中彬,畅销小说作家,常州市侨联文宣委主任;曾留学法国,曾任常州市。1996年开始在《语文教学周报》、《常州日报》、《武进日报》等陆续发表散文作品。曾联合发起山东财经大学晨曦文学社,并担任第三届社长及文学杂志《晨曦》总编。旅法期间著有系列长篇小说:《巴黎地下铁》、《左岸右盼》等。《巴黎地下铁》于20163权输出奖,该小说的法文版于近日被鲁汶大学列入汉学研究阅读教材;《左岸右盼》于2010年获盛大文学第四届榕树下优秀原创奖。2012年,受法国官方机构法语联盟邀请,相继在北京、上海、南京及港澳等十三个城市和地区举办了巡回文化讲座。

编辑】齐婉然


声明】小说为原创作品,图片由作者本人提供。




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